L’église adventiste du septième jour de Kenya-Re est une église anglophone de Kisumu, Kenya, située dans la Fédération du Nyanza central, qui fait partie de l’Union du Kenya occidental. Elle compte 909 membres baptisés réguliers. Si l’on inclut les enfants et les personnes non baptisées qui fréquentent les réunions, on arrive à un total d’environ 1400 personnes. Pour faciliter l’administration, les membres ont été divisés en neuf groupes, appelés « territoires » (déterminés géographiquement), chacun sous la responsabilté d’un ancien d’église.

Introduction du Système de gestion des finances de l’église

En novembre 2019, notre église a été choisie par la Fédération du Nyanza central comme l’une des églises pilotes pour le lancement d’une plate-forme digitale inaugurée par la Division de l’Afrique de l’Est et du Centre, et qui permet de verser les dîmes et les offrandes. Cette plate-forme s’intitule « Système de gestion des finances de l’église », dont l’abréviation (en anglais) est CFMS. Ce système permet aux membres d’église de verser facilement leurs dîmes et leurs offrandes digitalement en utilisant leurs téléphones mobiles, soit avec un code USSD ou une app CFMS, actuellement disponibles sur les appareils « Play Store for Android ». Cette entreprise a commencé par une série de stages de formations sur l’utilisation de ce système, donnée par le personnel de la Trésorerie et du Département de la Gestion chrétienne de la vie de notre fédération locale, de notre union et de notre division.

Notre délégation a adopté pleinement ce système, car nous souhaitions trouver un moyen pour gérer digitalement les finances de notre église. La première étape était l’enregistrement sur ordinateurs portables de tous les membres d’église réguliers et de tous les membres de l’École du sabbat dans ce système. Ce travail a commencé immédiatement après la formation élémentaire pendant le dernier trimestre de 2019 et s’est poursuivie jusqu’en janvier 2020. Nous avons enregistré tous les membres d’église. La série de stages de formation était appuyée, chaque sabbat, par la promotion vigoureuse de ce nouveau système devant les membres d’église par le pasteur et les anciens d’église.

Nous avons lancé avec succès ce système informatique le 18 janvier 2020, abandonnant complètement la remise manuelle des reçus des dîmes et des offrandes. Depuis, toutes les transactions financières se font par le moyen de ce système installé sur les ordinateurs portables. Les membres d’église peuvent recevoir leurs reçus digitaux sur leurs téléphones.

Suspension soudaine du culte public

Les nouvelles concernant le coronavirus et le virus lui-même se propageaient au niveau mondial ; mais, dans notre communauté locale, ceci semblait être un problème très lointain, qui n’exigeait pas beaucoup d’attention. C’est alors que le gouvernement kenyan a annoncé officiellement des mesures strictes de santé publique : arrêt de toutes les activités sportives ; couvre-feu ; fermeture des écoles, églises, hôtels et autres lieux de réunion.

En suivant les directives du gouvernement et celles des dirigeants de l’union et de la fédération, nous avons annoncé formellement la suspension du culte public du sabbat, le 14 mars 2020. Nous avons conseillé à nos membres d’église de continuer à se réunir en petits groupes de moins de 10 personnes dans leurs différentes cellules de prière, en n’admettant que les personnes qui habitaient la même localité, même si celles-ci observaient tous les protocoles de santé concernant la COVID-19. On a conseillé aux familles d’environ 10 personnes de tenir leur culte chez elles.

Nous étions aussi forcés de nous procurer les appareils qui nous ont permis d’atteindre une certaine tranche de nos membres d’église par un culte « on-line », sur Zoom, Facebook, et même YouTube. Ceci continue encore, parce que quelques-uns de nos membres d’église appartiennent à des groupes à risque et ne sont donc pas encore autorisés à participer à un culte public.

Bien que le culte public et les manières traditionnelles de rendre sa dîme et d’apporter ses offrandes aient été soudain interrompus, la fidélité des membres d’église n’en était pas perturbée. Cette plate-forme digitale offrait aux membres d’église une manière très pratique de continuer à adorer Dieu en Lui apportant leurs ressources en dîmes et en offrandes, même s’il ne leur était plus possible de se réunir physiquement à l’église.

Le CMFS nous est arrivé au bon moment en tant qu’église. Lorsque les lieux de culte étaient fermés de mars à juin 2020, un plus grand nombre de membres d’église ont commencé à trouver pratique d’utiliser la plate-forme digitale pour rendre leur dîme et apporter leurs offrandes depuis le confort de leur foyer ou de leur lieu de travail. En fait, les trois mois pendant lesquels nos églises étaient fermées, correspondent aussi à la période pendant laquelle nous avons enregistré les chiffres les plus élevés de dîmes et d’offrandes.

Les avantages du CFMS

Le CFMS a facilité l’établissement de rapports financiers sur demande, et l’église peut prendre des décisions opportunes en matière financière. Ceci facilite aussi énormément la récupération d’anciennes archives financières. Ceci fournit des voies d’accès pour la vérification des comptes, ce qui facilite la responsabilité et la transparence financières.

Ceci a permis aux membres d’église de rendre leurs dîmes n’importe où et n’importe quand, ce qui réduit la tentation de détourner les dîmes et les offrandes vers d’autes utilisations pendant qu’on attend le sabbat suivant pour les aporter à l’église. Ceci a aidé notre église à soutenir et à améliorer les dons pendant cette pandémie mondiale, grâce à l’aspect pratique et à l’exactitude de ce système.

Le transfert direct des Fonds de fidéicommis à la fédération a été facilité. Le CFMS a aussi soulagé notre trésorerie d’une grande masse de travail administratif ennuyeux et d’enregistrements manuels. Les membres d’église reçoivent une confirmation instantanée par texte sur leur téléphone mobile pour les dîmes et les offrandes qu’ils contribuent, et ceci directement, comparé à l’ancien système, qui forçait à attendre le sabbat suivant pour recevoir les reçus dans des enveloppes.

Les défis rencontrés

Certains membres d’église ont trouvé différent et désorientant le changement de la manière traditionnelle d’apporter physiquement une enveloppe de dîme et d’offrandes à l’église. Nous avons conseillé aux membres d’église qui hésitaient à adopter la manière digitale d’apporter leur dîme et leurs offrandes, de trouver le temps au cours de la semaine pour se rendre à l’église et de déposer leurs offrandes dans les boîtes des offrandes, disposées stratégiquement dans l’église. Cependant, le nombre de ceux qui ont choisi cette solution est extrêmement faible.

Les autres défis rencontrés au cours des stages initiaux, qui étaient d’ordre technique (ordinateurs portables en trop petit nombre et vétustes), ont été surmontés. La charge de travail était aussi considérable, compte tenu du fait que presque tous les membres d’église utilisaient des enveloppes pour rendre leur dîme pendant les stages initiaux, et insistaient pour obtenir un reçu établi manuellement. Cependant, par une éducation concertée, tous les membres d’église se sont mis graduellement à adopter le système « on-line » et se sentent maintenant à l’aise avec les reçus digitaux qu’ils reçoivent sur leur téléphone portable.

Leçons de l’Église apostolique

L’Église primitive est un modèle pour le culte en période de crise. Animée par le Saint-Esprit, l’Église non seulement survécut, mais prospéra au milieu de la persécution, des difficultés économiques et des conflits doctrinaux. Paul résume ainsi la vie de l’Église apostolique : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non pas écrasés ; désemparés, mais non pas désespérés ; persécutés, mais non pas abandonnés ; abattus, mais non pas perdus ; nous portons toujours avec nous, dans notre corps, la mort de Jésus, pour que la vie de Jésus aussi se manifeste dans notre corps » (2 Co 4.8–10).

Paul, en encourageant l’esprit de générosité chez les Corinthiens, écrit : « Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de Macédoine. Bien qu’ils aient été très éprouvés par leur détresse, leur joie débordante et leur profonde pauvreté ont fait abonder la richesse de leur générosité : selon leurs possibilités, je l’atteste, et même au-delà de leurs possibilités, de leur plein gré, ils nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la grâce de prendre part à ce ministère de solidarité en faveur des saints. C’était plus que nous n’avions espéré : ils se sont donnés eux-mêmes, d’abord au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu » (2 Co 8.1–5).

Les graves afflictions et la pauvreté n’avaient pas refroidi l’esprit de communion fraternelle, ni les dons, dans l’Église primitive. Elles ne doivent pas non plus le faire dans l’Église du reste. L’Église moderne peut tirer de l’Église apostolique de précieuses leçons de résilience et de fidélité pour notre culte en ces temps de pandémie de la COVID-19. La technologie moderne nous fournit une plate-forme adéquate, que notre Église peut utiliser pour continuer la course et garder la foi dans la Gestion chrétienne de la vie en ces temps difficiles.

C’est le bon moment de nous réclamer des paroles du cantique « En toi, Seigneur » (n° 307 dans Hymnes et louanges) :

En toi, Seigneur, jai mis ma confiance,

En toi, Seigneur, jai mis ma confiance.

Ton puissant secours

M’assiste tous les jours ;

Seul tu fais mon espérance.

En toi, Seigneur !

En toi, Seigneur !

J’ai mis ma confiance,

J’ai mis ma confiance,

Et c’est pour toujours,

Et c’est pour toujours.



Erick Were

Erick Were est prédicateur consacré de l’Église adventiste du septième jour. Il détient un Mastère en Études bibliques et théologiques, de l’Université adventiste d’Afrique, l’accent portant sur la Théologie systématique. Erick est marié à Faith Anne ; le couple a deux filles, Levona Gabriella et Shekinah Gamliela, et un fils, Sukkot Gamaliel.