Au milieu du tourbillon, comment pouvons-nous trouver la paix ?

Alors que j’écris, le monde est dans un tourbillon qui résulte de la crise de la COVID-19. Les bourses américaines se sont effondrées et sont depuis sur une piste volatile de montagnes russes. Des ordres de « rester à la maison » ont été diffusés à travers le pays par des gouverneurs essayant de contenir la propagation du virus. Les médias rapportent que des millions de personnes postulent pour un emploi alors que les taux de chômage font un bond. Ironiquement, quelques semaines seulement avant l’arrivée de cet envahisseur biologique, les mêmes médias rapportaient que le taux d’emploi était le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Quelques économistes prévoient une chute de 3 % à 30 % du PIB, et le FMI a récemment prévu que l’économie mondiale en 2020 vivra sa pire année depuis la Grande Dépression.


Les impacts économiques de la pandémie surveillent son coût humain. Des familles ont été décimées alors que le virus a déchiré des maisons, résultant en peur, isolement, perte de bien-aimés, et impossibilité de célébrer des mariages, d’organiser des funérailles, et autres événements importants. Beaucoup s’accordent aussi sur l’impact émotionnel du chômage alors qu’ils cherchent un moyen pour pourvoir financièrement aux besoins de leurs familles.

Les associations sans but lucratif ne sont pas épargnées par les effets de la pandémie, alors qu’à travers la nation, les établissements non lucratifs ont été fermés ou réaménagés. Les bâtiments d’églises, utilisés pour rassembler des fidèles pour l’adoration, sont maintenant des banques alimentaires ou des centres de collecte. Les pasteurs ont été forcés de trouver de nouveaux moyens pour desservir leurs troupeaux, développant de nouvelles aptitudes technologiques du jour au lendemain alors qu’ils passent aux services d’adoration en continu par Internet. Beaucoup d’églises et d’ONG rapportent que leur financement a diminué et même s’est arrêté. Certains responsables d’Église prédisent que jusqu’à 5 % des églises congrégationalistes fermeront.

C’est une lecture sinistre, même pour un pessimiste. Alors que nous pensons à la situation présente, comment des principes de générosité peuvent-ils s’appliquer à notre situation actuelle ? L’économat et la générosité sont-ils encore pertinents dans un temps de crise ? Les dîmes et offrandes sont-elles encore même des concepts théologiques valides ? Je crois que ces concepts sont non seulement encore pertinents, mais qu’ils sont vitaux à notre expérience chrétienne.

Il existe six principes clés d’économat et de générosité dans le royaume de Dieu que doivent se rappeler les chrétiens adventistes :

  1. Donner nos premiers fruits est une affirmation que Dieu est à la fois le Créateur et le Rédempteur de ce monde.
  2. L’économat est un acte de foi, reconnaissant que Dieu a pourvu et qu’il pourvoira toujours.
  3. La générosité fait partie de notre transformation d’êtres humains égoïstes, pécheurs en personnes reflétant le caractère de Dieu — une partie de notre sanctification.
  4. La générosité requiert que nous développions une approche systématique et régulière lorsque nous donnons.
  5. Chacun de nous a la responsabilité individuelle d’être généreux à travers l’économat.
  6. L’économat et la générosité sont des outils à travers lesquels l’Église demeure engagée et pertinente alors qu’elle poursuit sa mission de prêcher le message de l’évangile à la fin des temps.

Donner affirme le rôle de Dieu comme Créateur et Rédempteur

Dieu est l’exemple absolu d’amour et de générosité. Genèse 1 et 2 rapportent la libéralité avec laquelle Dieu a créé les cieux et la terre, où tout était bon. Adam et Ève ont été créés dans le jardin d’Éden pour non seulement profiter de la relation avec Dieu, leur Créateur, mais aussi avec son œuvre. Dieu a invité Adam et Ève à prendre et à développer ce qu’il a créé. Il les a invités à en faire de nouvelles choses et à être procréatifs alors qu’ils peuplaient le monde. Genèse 3 raconte l’entrée du péché dans le monde. Même si la domination du monde est passée à Satan, à la croix, Christ a réclamé la souveraineté qu’Adam et Ève avaient perdue.

À travers la Bible, il est rappelé à l’humanité pécheresse que Dieu est le Créateur et le Propriétaire dans le monde entier. « “L’argent m’appartient, l’or m’appartient,” déclare L’ÉTERNEL, le maître de l’univers » (Agg. 2 : 8).[1] Le psalmiste écrit : « Car tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers. Je connais tous les oiseaux des montagnes, et tous les animaux sauvages m’appartiennent. Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi, avec tout ce qu’il contient » (Ps. 50 : 10-12).

« En fin de compte, une gestion divine est celle de la seigneurie. »[2] Quand nous rendons nos dîmes et offrandesgénéreuses, nous affirmons notre croyance que tout dans ce monde appartient à Dieu, non à nous. Il l’a créé, et nous l’a confié. Nous donnons parce que nous sommes centrés sur Dieu, et non centrés sur l’humain.

L’économat est un acte de foi

Aujourd’hui, des conceptions du monde telles le matérialisme, le modernisme, et le postmodernisme sont répandus. Beaucoup croient, à tort, que l’humanisme détient les réponses à leurs questions, qu’il peut prendre leur peine, et résoudre n’importe quel problème ou n’importe quel défi qu’ils pourraient rencontrer. La science est devenue la panacée que plusieurs considèrent comme un remède pour les maux de l’humanité. Alors que chaque conception requiert la foi en quelque chose, la conception chrétienne requiert la foi et la soumission à Dieu comme Seigneur. La foi chrétienne transcende notre connaissance et est vécue des choix que nous faisons, incluant notre décision de donner généreusement. Quand nous exerçons notre foi en incorporant la gestion et la générosité dans nos vies, nous reconnaissons que Dieu a toujours pourvu à nos besoins et qu’il continuera à y pourvoir.

La générosité fait partie du processus de sanctification

Les actes de générosité nous aident dans notre cheminement à devenir comme Christ. L’amour et la grâce étaient la motivation de Jésus pour venir dans ce monde et offrir la rédemption à l’humanité tout entière. Les chrétiens doivent relever le défi d’être comme Christ en donnant et en partageant les bénédictions de Dieu. « Notre transformation a une direction et un but. Ce but est la ressemblance avec Christ, » écrit l’auteur chrétien, R. Scott Rodin.[3] Les actes de générosité conduisent à la transformation de nos choix. Plutôt que d’être conduite par la cupidité et l’égoïsme, la générosité chrétienne nous enseigne à désirer le meilleur pour les gens autour de nous et à les aider à voir Jésus-Christ.

Une offrande systématique et consistante est un signe de transformation

Une des marques de fabrique des chrétiens transformés dans le caractère de Christ est de rendre la dîme et les offrandes constamment et systématiquement. Le prophète Malachie de l’Ancien Testament prononça un message direct où Dieu accusa les israélites de le « voler » (Mal. 3 : 8). Ils savaient que Dieu possédait les dîmes et les offrandes. Plutôt que de voler Dieu, la générosité signifie que nous plaçons Dieu toujours à la première place en rendant nos dîmes et offrandes, même si nous n’avons pas beaucoup à donner. Jésus a loué la pite de la veuve parce que même si ce n’était pas beaucoup, elle a donné tout ce qu’elle possédait (Marc 12 : 41-44).

Donner est une responsabilité individuelle

La générosité est une décision personnelle exigeant que chacun de nous agisse individuellement. R. Scott Rodin écrit : « Nous sommes appelés à imiter Christ dans son obéissance et sa générosité complètes et absolues envers Dieu. »[4]

Alors que nous embrassons des principes de générosité dans nos propres vies, nous avons une occasion de faire l’expérience de la fidélité de Dieu pour nous. J’ai appris la vérité à ce sujet, il y a plusieurs années, en tant que jeune pasteur. Ma femme et moi venions de nous marier, et je gagnais un salaire minimum, suffisant pour en vivre, pas beaucoup plus. À cette époque, notre fédération commença une importante campagne de gestion pour lever des fonds pour l’évangélisation. Je sentis le Saint-Esprit me toucher le cœur, me faisant comprendre que nous avions besoin de faire une contribution substantielle à la campagne. Cela semblait une chose impossible à faire. Ma femme caressait le rêve d’aller dans une faculté de droit, mais nous n’avions aucune idée d’où viendrait l’argent des cours. Nous rêvions aussi de déménager de notre petit appartement pour notre propre maison. Faire un serment substantiel pour soutenir l’évangélisation signifiait qu’il faudrait repousser ces rêves pour un avenir prévisible. Après avoir longuement et profondément prié, ma femme et moi avons décidé de toute façon de faire le serment. Une semaine après, ma femme a reçu un appel du doyen de la faculté de droit, lui offrant une bourse complète qui couvrirait les trois années d’études de droit, plus une allocation pour les livres. Ce n’est pas cela seulement, mais en quelques mois, nous avons pu acheter notre première maison. Quand nous sommes individuellement fidèles à Dieu, il répond toujours à nos besoins individuels.

La générosité est un outil qui permet à l’Église d’accomplir sa mission des derniers temps

Finalement, la générosité est un moyen de pourvoir des ressources financières essentielles qu’emploie l’Église pour prêcher l’évangile et accomplir son ministère des derniers temps. Donner est une réponse à l’amour de Dieu. Il n’y a pas longtemps, un ami m’a demandé s’il était possible de pousser trop loin les gens à donner. Pouvons-nous empêcher les gens de donner en parlant de l’importance de la gestion ?

Notre église est plus qu’une collecte de fonds ; nous avons un message unique et vital à partager avec le monde. Le chrétien doit faire des dons financiers pour soutenir le ministère et la mission de l’Église chrétienne. Dans 2 Corinthiens 8, Paul écrit à l’Église de Corinthe pour lui rappeler l’importance de mettre systématiquement de côté ses offrandes chaque jour pour soutenir ses amis chrétiens. Ces fonds étaient employés pour le ministère et la mission. Cela incluait le paiement des ouvriers évangélistes, de prendre soin des personnes vulnérables de l’Église, et d’aider financièrement aux moments de catastrophes. Aujourd’hui, il est crucial que nous nous rappelions que notre offrande ne sert pas seulement à soutenir une institution religieuse, mais aussi à renforcer l’œuvre de Dieu. Je souscris à ce que déclare R. Scott Rodin avec justesse : « L’objectif en collectant des fonds devrait se concentrer sur l’aide aux chrétiens à honorer Dieu et à lui obéir, et non sur les besoins de l’organisation. C’est cette compréhension que les approches bibliques pour financer le ministère devraient chercher pour transformer les gestionnaires à être riches envers Dieu. Et cela dans chaque domaine de leur vie et non seulement quand ils donnent à une organisation particulière cherchant des fonds. »[5]

En tant qu’adventistes, notre objectif ne devrait pas être de se contenter de savoir si les membres paient la dîme et les offrandes. À la place, nous devrions accomplir notre mission d’évangéliser les personnes à la fin des temps, tout comme Jésus le fit. Ensuite, les gens répondront en se montrant généreux au niveau des finances pour l’Église. Vous devenez des partenaires financiers avec l’Église pour achever notre mission, pour atteindre autant de personnes que possible avant la Seconde venue. Ainsi vous aussi, pouvez devenir une partie de la structure de la mission et du ministère de l’Église.

 

[1] All Bible texts are from the Holy Bible, New International Version. Copyright ã 1973, 1978, 1984, 2011 by Biblica, Inc. Used by permission. All rights reserved worldwide. [ Segond 21 pour la version française]

[2] Wesley K. Willmer, A Revolution in Generosity: Transforming Stewards to be Rich Toward God [Kindle Locations 2234-2236, Moody Publishers] Kindle Edition).Une Révolution en Générosité: Transformer les Gestionnaires pour qu’ils Deviennent Riches Envers Dieu [traduction libre]

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Ibid., Kindle Locations 910-913.

Sean K. Robinson

Sean Robinson est le directeur du Développement, PGTS, et Association à la Fédération de Chesapeake. Avant de servir à la Fédération de Chesapeake, Pasteur Sean a servi à la DNA, Fédération de Texico comme secrétaire associé, comme pasteur senior à la Fédération de Texico au Texas de l’Ouest, et directeur d’ADRA en Albanie.