Comment former des gestionnaires : interview du Docteur G. Edward Reid

Nous sommes heureux de partager une interview que nous avons eue avec G. Edward Reid, Docteur en Droit. Le Docteur Reid est le principal contributeur du questionnaire du 1er trimestre 2023 de l’École du sabbat adulte. Il possède une riche expérience de dirigeant et d’éducateur de la GCV.

Q: Docteur Reid, que pouvez-vous partager avec nous sur votre ministère pastoral et sur le début de votre ministère en tant que dirigeant de la GCV ?

R: J’ai commencé comme pasteur à la Fédération des États du Golfe, dans laquelle j’ai travaillé pendant environ 12 ans. Puis, de là, j’ai été appelé par la Fédération de Géorgie-Cumberland pour être le responsable du Département de la Santé de cette fédération. J’aidais aussi pour l’évangélisation et la GCV. Alors que j’étais à la fédération de Géorgie-Cumberland, j’ai fréquenté une Faculté de Droit et je suis devenu avocat. Puis j’ai été nommé responsable de la GCV de la Fédération de Géorgie-Cumberland. Une de mes tâches principales était de rassembler des fonds pour le nouveau Centre adventiste de cette fédération, situé à Cohutta Springs.

J’ai eu l’occasion de participer à de multiples week-ends de séminaires tenus par Larry Burkett, pour apprendre les concepts financiers chrétiens. En plus de ces principes techniques de gestion financière, j’ai passé beaucoup de temps à étudier la Bible et les écrits de l’Esprit de prophétie pour acquérir des connaissances supplémentaires, qui m’ont été très utiles pour mes livres et mes séminaires.

Q: Comment votre ministère a-t-il évolué dans le domaine de la GCV ?

R: J’ai commencé à tenir des séminaires à travers tout le pays, surtout dans la Fédération de Géorgie-Cumberland. Mais alors, fait intéressant, j’ai été appelé par la Division nord-américaine à être le secrétaire-trésorier de ASI (Adventist Laymen’s Services & Industries) (Services & industries des laïcs adventistes). J’ai occupé ce poste pendant trois ans. Puis la Maison d’édition Review and Herald m’a demandé d’écrire un livre sur la gestion financière. J’ai accepté, et j’ai écrit It’s Your Money! Isn’t It? (C’est votre argent, n’est-ce pas ?). Puis, après ceci, j’ai accepté le poste de directeur du Département de la GCV de la Division nord-américaine. C’était aux alentours de 1994. Ce poste m’a permis de parcourir les 58 fédérations de l’Amérique du nord comme conférencier aux rencontres de camp-meetings et d’ouvriers de l’œuvre. J’ai aussi tenu des week-ends de séminaires dans des églises locales et des collèges adventistes. Ma dernière tâche pour la Division nord-américaine a été de rédiger et de publier le matériel pour Faith and Finance,[1] qui, je pense, est encore disponible aujourd’hui au Département de la GCV de la Division nord-américaine.

Après mon travail pour la GCV, j’ai servi pendant huit ans avec Adventist World Radio (AWR), en travaillant avec le Département des Offrandes planifiées.

Q: Comment définiriez-vous la GCV ?

R: Eh bien, nous sommes des enfants de Dieu. En tant qu’enfants, comme dans n’importe quelle famille, nous avons des responsabilités et des récompenses. Dieu nous a donné la responsabilité de gérer Ses affaires sur notre Terre. Par exemple, ceci exige beaucoup d’argent pour gérer l’Église sur notre Terre ; mais Dieu ne signe pas de chèques. Il bénit les gens sur notre Terre en leur accordant de l’argent, et c’est ainsi que nous pouvons soutenir Son œuvre.

Q: Pouvez-vous nous en dire plus sur la gestion financière ?

R: C’est un concept biblique. Dans le livre des Proverbes, nous trouvons de nombreuses et précieuses informations sur la gestion financière. Par exemple, d’après Proverbes 22.7 : « Le riche domine sur les pauvres, et celui qui emprunte est l’esclave de celui qui prête. »[2] Il y a probablement 20 versets ou plus dans la Bible qui traitent des dettes. Tous sont négatifs. Ce n’est pas un péché d’avoir quelques dettes ; mais c’est un fardeau pour les gens, et les Écritures nous conseillent d’éviter les dettes.

C’est pourquoi les leçons de ce trimestre ne sont pas tellement théologiques, même si leur enseignement est correct du point de vue théologique, mais elles concernent la gestion et la vie chrétienne pratique. C’est probablement la leçon de l’École du sabbat la plus pratique que vous puissiez étudier, parce qu’elle vous dit en réalité comment être fidèle sur le plan financier.

Q: Que pouvez-vous nous dire de plus sur ces leçons, intitulées « Gestionnaires du Maître jusqu’à Son retour » ?

R: L’objectif est la fidélité financière ; mais on ne peut pas être fidèle si l’on n’a pas compris sa situation financière. Les leçons de ce questionnaire définissent les étapes pratiques pour devenir informé financièrement et spirituellement. Ce n’est pas que nos membres d’église soient agressifs ni mal disposés ; mais beaucoup d’entre eux ignorent tout simplement les principes que Dieu nous a donnés. Ce n’est pas pour critiquer ; c’est juste que j’ai observé cette situation chez nos membres. C’est pourquoi, ce que j’essaie de faire dans ces leçons, c’est de former nos membres de manière pratique pour qu’ils apprennent quelle est la volonté de Dieu pour leur gestion financière.

Nous aurons des familles plus heureuses si nous gérons bien. De plus, l’œuvre de Dieu sera bien soutenue financièrement. Aucune église ne sera privée des bénédictions de Dieu, et les églises iront de l’avant dans l’évangélisation. Nous voulons tous voir l’œuvre achevée et Jésus revenir ; mais ceci exige de l’argent et des sacrifices. Nous voulons tous voir Dieu ; et c’est pourquoi, dans la dernière leçon du trimestre, je parle de la récompense des justes.

Q: Que répondriez-vous à ceux qui remettent en question la pratique de la dîme et des offrandes ?

R: Eh bien, ce qui est intéressant, c’est que la dîme était l’idée de Dieu. La dîme n’a pas été instaurée par un comité de la Conférence générale, ni par le Département de la GCV. Lorsque vous examinez tous les textes bibliques sur la gestion financière, ils forment un tout harmonieux. Ils nous montrent comment agir et comment jouir de la paix et des bénédictions de Dieu dans notre vie. C’est extraordinaire ! Je dis aux gens que la dîme n’est pas tant une responsabilité qu’un privilège, parce que Dieu nous permet d’être impliqués dans Son œuvre de manière à ce que ceci apporte la paix dans notre vie, la prospérité à notre famille, la stabilité à notre mariage, ainsi de suite. Tout est complètement différent lorsqu’on est impliqué dans l’œuvre de Dieu d’une manière totalement engagée.

L’une des choses très intéressantes à comprendre se trouve dans le sermon de Jésus sur la montagne. Matthieu 6 contient environ 14 versets qui traitent de la gestion financière. L’un d’eux dit : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre. » C’est Matthieu 6.19. Mais Jésus continue ainsi au verset 20 : « Mais amassez-vous des trésors dans le ciel. » L’idée est que, vu dans une perspective humaine, nous voulons prendre soin de notre famille et de nous-mêmes ; dans la perspective divine, nous nous occupons de Son œuvre, et c’est Lui qui prend soin de nous.

Q: Pourquoi avez-vous choisi d’écrire une leçon complète sur la convoitise ?

R: Nous entendons rarement un sermon ou lisons rarement un article sur la convoitise. Mais c’est le dernier des Dix Commandements (Exode 20.17). Comme vous le savez, d’après le Nouveau Testament, ceux qui convoitent n’hériteront pas du Royaume de Dieu (1 Corinthiens 6.9, 10). La convoitise se définit comme un désir disproportionné d’avoir la position ou les biens d’un autre. Et comment surmonte-t-on la convoitise ? C’est ce dont parle cette leçon : comment dépasser les désirs terrestres d’avoir toujours davantage ?

Plusieurs histoires de la Bible nous parlent de la convoitise. Le diable lui-même enviait la position de Dieu. Adam et Ève voulurent être comme Dieu. Les gens pensent parfois que, si seulement ils pouvaient avoir un peu plus d’argent ou un peu plus de ceci ou de cela, ils seraient heureux. Mais la convoitise est quelque chose dont nous devons nous garder. La meilleure façon de nous en protéger, c’est de mettre Dieu à la première place et d’être très généreux avec les autres et pour la cause de Dieu.

Q: Comment réagissez-vous face au thème « Dieu à la première place » choisi par le Département des Ministères de la GCV ?

R: Mettez toujours Dieu à la première place dans tout ce que vous faites. L’Esprit de prophétie parle non seulement d’être fidèles dans la dîme, mais de mettre Dieu à la première place pour la dîme. En d’autres termes, la dîme ne soit pas être la dernière chose à rendre à Dieu, même si c’est une dîme honnête ; mais faites-le en premier pour obtenir la bénédiction de Dieu. Lorsque les gens parlent de leurs besoins, je leur dis simplement : « Si vous mettez Dieu à la première place, Il s’occupera de vous. » Matthieu 6.33 nous dit : « Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné en plus. » Mon texte préféré pour la gestion est Proverbes 3.9, 10 : « Honore l’Éternel avec tes biens et avec les premiers de tous tes produits ! » Si vous le faites, « alors tes greniers seront abondamment remplis et tes cuves déborderont de vin nouveau. »

Q: Les membres semblent mieux comprendre la dîme que les offrandes ; c’est évident dans leurs pratiques de donner. Que suggèreriez-vous pour revitaliser les offrandes pour la mission ?

R: L’une des raisons est que, dans les Écoles du sabbat locales, on ne met plus autant l’accent qu’autrefois sur les missions. Si les gens ne savent pas ce qui se passe, s’ils ne comprennent pas les sacrifices consentis par de nombreuses personnes impliquées dans l’œuvre missionnaire, ils ne seront pas portés à se montrer solidaires. Un autre facteur est que de nombreux membres d’église ne se rendent pas compte où vont toutes les offrandes. Ils pensent que les offrandes ne sont qu’un grand trou dans l’église, qui n’est jamais comblé. Quoi que l’église reçoive, les besoins sont toujours plus grands ! Une information régulière, accessible et claire est essentielle.

Notre église locale contribue à sponsoriser un missionnaire et une très large gamme de projets missionnaires ; et nous sommes très heureux de pouvoir le faire en plus de nos dîmes et offrandes régulières.

Q: Vous suggérez l’idée d’apporter des offrandes proportionnelles à nos revenus. Pouvez-vous développer ce point ?

R: Il y a de nombreuses années, nous avons contribué au développement du plan d’offrandes personnelles dans la Division nord-américaine. Je pense que nous devons être tous systématiques dans nos offrandes, et encore plus lorsque Dieu nous bénit encore plus. Je dis toujours aux gens que nous avons rarement le problème de trop donner. Et je pense que, si nous donnons plus que nous le devons, Dieu nous le rendra d’une manière ou d’une autre. Il est honnête. Si nous croyons que l’œuvre est en train de se terminer, nous devons désirer en faire partie. Je pense que ceux qui ont de bons revenus doivent donner plus d’offrandes que de dîme.

Il y a eu une sorte de dilemme pendant des années au sujet de l’offrande systématique, par opposition aux dons inspirés par un projet. Mon sentiment personnel est qu’il faut faire les deux. Les croyants doivent faire systématiquement ce qu’ils peuvent ; mon épouse et moi-même avons donné au moins 5% au cours des années. Il y aussi des projets spéciaux de grande valeur et que les gens devraient connaître ; et les gens aiment qu’on leur lance un défi. Je pense qu’il est approprié d’être systématique dans ses offrandes, pour que les trésoriers de nos églises locales et de nos fédérations locales puissent compter sur nous pour une certaine somme. C’est comme une sorte d’impôt du temple. Mais, au-delà de cela, il doit y avoir des projets que les gens connaissent, parce que, s’il n’y a pas de projets, les gens penseront que rien ne se passe.

Q: Quels résultats espérerez-vous voir après que l’Église mondiale aura étudié la GCV pendant tout un trimestre ?

R: J’aimerais que nos membres d’église ne soient plus endettés, aient de bonnes relations au sein de leurs familles et soient généreux envers l’Église. Autre chose : c’est que nos membres puissent améliorer leur niveau de connaissances en matière financière.


Diplômes académiques :

  • B.A. (Bachelor in Arts) en théologie de Southern Adventist University
  • Master en Divinité de l’Université Andrews
  • Master en Santé publique de l’Université de Loma Linda
  • Doctorat en Droit de la Faculté de Droit de l’Université d’État de Géorgie

Ouvrages écrits par Edward Reid :

  • It’s Your Money, Isn’t It? (C’est votre argent, n’est-ce pas ?)
  • Even at the Door (Il se tient à la porte)
  • Sunday’s Coming (Le dimanche arrive)
  • Almost Home (Presqu’à la maison)
  • Ready Or Not (Prêts ou pas)
  • Battle of the Spirits (La bataille des esprits)
  • Managing for the Master (Gérer pour le Maître) (principal contributeur)
  • Faith and Finance (Foi et finances) (éditeur)


[1] Les ressources de Faith and Finance (Foi et finances) sont disponibles à ……………………………….

[2] Les citations bibliques en français sont empruntées à la version Segond 21.

Dr. G. Edward Reid

Le Docteur G. Edward Reid est ancien directeur du Département de la Gestion chrétienne de la vie pour la Division nord-américaine des adventistes du septième jour. Il est pasteur consacré, avocat, conférencier et étudiant de la prophétie biblique. Lui et son épouse Kathy ont tenu des centaines de séminaires sur la gestion financière et ont conseillé de nombreuses personnes qui recherchaient une aide dans le domaine de la gestion financière.