Dynamic Steward (DS) : Pasteur Ngwaru, pouvez-vous nous décrire la genèse de ce projet, Lerato et ses questions sur l’argent ?

Michael Ngwaru (MN) : Alors que ma famille et moi revenions d’une promenade dans une réserve de lions près de Pretoria, en Afrique du Sud, le Pasteur Aniel Barbe m’a appelé. Je me souviens que c’était un dimanche après-midi ensoleillé. Il téléphonait d’un endroit où le Pasteur Bomfim et lui tenaient des séminaires sur l’économat pour les pasteurs des deux fédérations de Johannesburg. Cet appel fut pour moi une surprise totale.

« Je sais que c’est un appel-surprise, Mike, me dit le Pasteur Barbe. Je veux simplement vous informer que nous sommes ici à Midrand, Afrique du Sud, pour une formation des pasteurs. Le Pasteur Bomfim, directeur de la GCV de la Conférence générale, et moi, vous invitons à déjeuner demain, ici. Seriez-vous libre ? »

« Une invitation à déjeuner ? » L’invitation était une plus grande surprise encore que l’appel lui-même !

« Rien d’important, Mike, dit le Pasteur Barbe. Nous voulons simplement discuter du livre, portant sur l’argent, que vous avez écrit pour les enfants. Nous l’avons trouvé fascinant et nous voulons discuter de quelques possibilités. »

Le lendemain, le Pasteur Bomfim ne perdit pas de temps à me faire connaître sa proposition :

« Pasteur Ngwaru, je suis particulièrement touché par les principes financiers que vous avez présentés dans ce petit livre que vous avez écrit pour les enfants, Thabiso et ses secrets d’argent. Il parait parfait pour un esprit séculier. Aniel et moi, nous nous demandions si nous pourrions l’adapter pour incorporer une approche holistique à l’éducation sur la gestion adventiste pour les jeunes, en se concentrant spécialement sur l’argent. C’est pourquoi nous vous avons appelé. »

Je le rejoignais totalement dans son observation que mon livre sur Thabiso était conçu pour atteindre les enfants séculiers, étant donné qu’il ne contient aucune mention de Dieu, ni de textes bibliques. J’avais prévu d’aider le Département des Ministères des enfants à l’utiliser comme moyen d’accès dans des communautés extrêmement sécularisées. Croyez-moi, ce plan a marché. Ce livre, ainsi que les autres que j’ai écrits avec le même objectif, sont devenus des clés pour ouvrir des portes pour l’évangélisation des enfants à Pretoria et Johannesburg. « Pasteur Mike, c’est le genre de matériel dont nous avons besoin pour nos enfants, m’avait dit le propriétaire d’une école pré-primaire dans le nord de Pretoria. Les parents sont extrêmement contents, et ils se demandent si vous ne pourriez pas écrire sur d’autres sujets comme la nutrition et le harcèlement. » Les principes de mes livres se fondaient cependant sur la Bible, même si ceux-ci ne comportaient aucune mention de Dieu.

Bref, j’ai accepté de relever ce défi de réécrire mon livre sur l’argent, en l’adaptant pour les enfants qui vont àl’église.

DS : Comment avez-vous procédé à partir de là ?

MN : Je dois admettre que j’ai eu du mal à conceptualiser ce genre de thème, qui pourrait réellement apporter de la fraîcheur dans l’enseignement sur la gestion, étant donné que l’argent est un sujet largement discuté, à la fois dans l’Église et dans la société. Sur quoi devais-je écrire ? Quels sont les besoins pressants pour nos jeunes ? Comment ce livre va-t-il contribuer aux objectifs plus larges de l’Église ? Telles étaient quelques-unes des questions qui se bousculaient dans ma tête. Finalement, j’ai fait l’expérience d’une découverte capitale,qu’on peut résumer en deux lignes : « Attrapez-les tôt. La vie peut commencer à 40 ans ; mais faire des disciples commence à la naissance. »

Après cette réflexion, il n’y avait aucun doute dans mon l’esprit que ce livre devait former les jeunes sur la croissance spirituelle et l’argent. D’où le titre et le contenu du livre numérique, qui est maintenant prêt à être diffusé à travers le monde : Lerato et ses questions sur l’argent : Faire des enfants-disciples qui comprennent Dieu et l’argent.

DS : Comment conceptualiser les objectifs et les buts de votre livre ?

MN : Je considère ce livre comme un outil à faire des disciples. Il est conçu pour aider ses lecteurs à donner du sens à Dieu, et aussi à l’argent, dans un monde incliné vers le sécularisme et le matérialisme. La grande question est cependant : « Comment devenir un vrai disciple dans un tel monde ? » C’est une question difficile, et ce livre n’a pas toutes les réponses ; mais il fait de son mieux pour suggérer une approche plus holistique. Voici comment cela se fait :

  1. Il aide ses lecteurs à comprendre Dieu et l’argent dans le contexte de la grande controverse. Nous savons tous que le monde est rempli de crimes, de corruption, de la recherche du plaisir et de nombreux autres vices liés à l’argent. Comment Dieu a-t-Il du sens dans un monde qui glorifie l’argent plus que l’adoration de Dieu ?
  2. Il cherche à développer une profonde relation entre le lecteur et le Christ. L’idée est que les moyens appropriés pour obtenir et utiliser de l’argent doivent être les conséquences d’une transformation spirituelle et de la croissance en grâce, comme le démontrent Éphésiens 2.8-10 et 2 Pierre 3.18. Ce livre ne contient pas seulement des faits sur Dieu et l’argent. Il concerne le développement et/ou l’amélioration de la relation spirituelle avec Dieu, qui influence positivement le comportement dans tous les aspects de la vie.
  3. Il encourage les principes de planification financière d’une manière adaptée aux enfants. Comment faire un budget ? Comment trouver de l’argent pour soutenir ce budget ? Comment rester dans les limites dubudget prévu ? Comment économiser ou investir ? Quelles sont quelques-unes des meilleures pratiques pour faire des achats ? Comment la seigneurie du Christ, y compris le principe « Dieu en premier », influence-t-elle notre compréhension de la dîme et des offrandes planifiées ? Ces questions,et bien d’autres, sont évoquées dans ce livre.
  4. Son approche du discipulat est complète et intégrée. Je veux dire qu’il couvre de nombreux thèmes majeurs du discipulat, tels que le salut, la mission, la santé, la formation et le maintien dans l’Église, les méditations quotidiennes et l’étude de la Bible, l’enseignement et la pratique de la gestion, le service en faveur de la communauté, l’intelligence financière, etc. Imaginez tout ceci dans un seul livre.

DS : Pouvez-vous nous décrire votre propre cheminement spirituel concernant la gestion ?

MN : J’avais 12 ans en 1970 lorsque j’ai été baptisé. Avant le baptême, les anciens nous avaient dispensé les enseignements sur la foi et l’obéissance. On s’attendait à ce que nous donnions la dîme avant d’être baptisés. Pour un enfant de 12 ans, je devais évidemment commencer par donner la dîme de mon argent de poche. Ça parait démodé, n’est-ce pas ? Mais, à l’époque, ça a marché. L’église voulait voir une démonstration évidentede la croissance spirituelle avant de précipiter les nouveaux convertis dans les eaux du baptême. Ils n’étaient pas du tout pressés. Les gens restaient dans la classe pré-baptismale parfois pendant une année, pour acquérir des aptitudes spirituelles, comme le fait d’observer le sabbat et de donner la dîme, pour n’enmentionner que quelques-unes. Cette culture a beaucoup changé avec les années ; et certaines choses qui,auparavant, étaient claires comme du cristal sont maintenant discutables. J’ai maintenant 63 ans ; mais cet enseignement et cette pratique de mon enfance font toujours partie de mon ADN. En 1978, j’avais 20 ans ;l’ex-Division transafricaine avait introduit l’enseignement de l’économat sur l’offrande systématique comme mode de vie. Maintenant, j’ai 63 ans, et mon mode de vie est resté le même.

DS : Décrivez-nous votre évaluation de l’importance de la gestion dans le développement du discipulat chrétien.

MN : Les principes de gestion englobent tout ce qui touche au fait de transformer les membres en disciples, en sus des dîmes et des offrandes. Cependant, le point que je souligne dans ce livre, c’est que faire des disciples est un problème de développement et devrait être traité comme tel par toutes les entités adventistes et partous les membres d’église. Nous ne pouvons pas attendre jusqu’à ce que les membres d’église doivent lutter pour désapprendre les mauvaises habitudes de gestion. C’est pourquoi ce livre est un tel outil précieux pour mettre en œuvre le projet de faire des disciples à travers les différentes étapes de la vie. Le meilleur moment pour acquérir de nouvelles habitudes, c’est pendant les étapes de formation de l’enfance (voir Proverbes 22.6 et Deutéronome 6.6-9) ; et aussi, comme ce livre le démontre, lorsqu’on on est un nouveau converti.

DS : Comment peut-on utiliser efficacement ce livre ?

MN : Il convient à une lecture en famille, vu que les personnages de l’histoire appartiennent à différentes tranches d’âge et passent tous par l’enseignement, la découverte et la transformation. Comme suggéré par lePasteur Bomfim, on peut l’utiliser pendant le culte de famille, pour aider les enfants et les parents à apprendre ensemble. Il peut aussi servir de matériel de ressource pour les Ministères de la GCV, l’École du sabbat, lesMinistères des enfants, les Explorateurs et l’Éducation, y compris les petits groupes des Ministères personnels.

DS : Le mot de la fin ?

MN : Mes sincères remerciements aux Ministères de la GCV de la Conférence générale et à la Société de Publication Review and Herald, qui ont aidé au développement, à l’édition et à la publication de la version anglaise du livre électronique. Sentez-vous libre de me contacter à [email protected] ou +27834607527 pour obtenir davantage d’informations sur les exemplaires imprimés, y compris l’autorisation de le publier dans des langues autres que l’anglais.



Michael R. Ngwaru

Michael R. Ngwaru est né en 1958 à Cape Town, en Afrique du Sud. Son épouse Elizabeth et lui se sont mariés en 1983. Ngwaru détient une Licence en Théologie et un MBA. Il a servi l’Église depuis 1978 et est actuellement directeur des Ministères personnels de la Division de l’Afrique australe et de l’Océan Indien à Pretoria, Afrique du Sud. Sa passion est d’enseigner en racontant des histoires.[BS1]