Le travail est un aspect important de notre vie en tant qu'humains. Les adultes passent en moyenne 30 % de leur vie au travail et aspirent à des carrières qui les passionnent. L'éthique professionnelle est définie comme un ensemble de valeurs telles que l'intégrité, la responsabilité et la persévérance au travail. On dit d'une personne qu'elle a une bonne éthique professionnelle quand elle est disciplinée et engagée dans son travail. Néanmoins, beaucoup de gens perçoivent le travail comme un mal nécessaire. Pourquoi est-ce ainsi ? Plus important encore, que dit la Bible à propos du travail ? Quels sont les principes bibliques qui guident le croyant chrétien dans son travail ? Ce sont les questions auxquelles nous répondrons dans cet article.

La valeur et la place du travail dans la vie des êtres humains

La Bible mentionne le travail depuis les premiers jours de l'existence de l'Homme. Dès que Dieu a créé Adam et Eve, il les a employés dans le jardin d'Eden (Genèse 2 :15). Le travail faisait partie de ce que Dieu a qualifié de « très bon » (Genèse 1 :31). Dieu a donné aux hommes et aux femmes le travail pour contribuer à leur bonheur. « Adam fut chargé de prendre soin du jardin. Le Créateur savait qu'Adam ne pourrait être heureux sans être occupé. Mais Celui qui créa l'homme savait ce qui devait contribuer à le rendre heureux : à peine l'eut-il créé qu'il lui confia un certain travail à accomplir. »[1] Ce faisant, Dieu a montré que le travail est un don à l'humanité, qui demande à être apprécié.

Après qu'Adam eut péché, Dieu ne lui a pas enlevé le travail, mais a prévu qu'il lui faudrait plus d'efforts pour voir les fruits de son labeur (Genèse 3:17). Cet acte de Dieu, bien qu'il puisse sembler dur, était en réalité pour le bien de l'humanité. « La chute d'Adam a changé l'ordre des choses. La terre fut maudite, mais le décret selon lequel l'homme devait gagner son pain à la sueur de son front n'était pas donné comme une malédiction. »[2] Au contraire, cela faisait partie du plan de la rédemption, un moyen efficace d'aider l'humanité à regagner ce qui a été perdu à cause du péché. En travaillant dur, on discipline à la fois son esprit et son corps. « Cela faisait partie du grand plan de Dieu pour le rétablissement de l’homme de la ruine et de la dégradation causées par le péché. »[3]

Alors que le péché et ses conséquences se répandaient sur toute la terre, les êtres humains ont rejeté Dieu et Son autorité. Ils ont ignoré la vérité selon laquelle le travail est institué par Dieu, et ont agi comme si cela était leur propre invention. Sans aucun sens de responsabilité envers Dieu, ils ont mis en place des conditions de travail inhumaines. L'esclavage en est un exemple. L'oppression et la cruauté ont été ressenties même parmi ceux qui étaient considérés comme des enfants de Dieu (Mal. 3 :5 ; Jér. 22 :13). Salariés et esclaves ont détesté leur condition. Ainsi, quelque chose qui était destiné au bonheur des hommes à la Création a été transformé en une expérience amère et perçue comme une malédiction. En revanche, lorsque Dieu est reconnu comme le propriétaire légitime du travail et l'Employeur Suprême, les employeurs humains se voient comme Ses agents et agissent selon Sa loi, qui est une loi d'amour. Ils agissent alors dans la crainte de Dieu, à l'exemple de Boaz (Ruth 2 :3, 4, 14).

Les êtres humains travaillent pour gagner leur vie. Le Seigneur a donné des instructions précises aux enfants d'Israël concernant le droit des ouvriers à recevoir un salaire (Lév. 19 :13). Ce n'est pas dans Son plan qu'un travailleur, y compris l'étranger, le travailleur engagé et le pauvre, soit privé du confort de vie essentiel lorsqu'il travaille et attend une rémunération. Dieu stipule clairement les obligations de l'employeur envers ses employés (Deut. 24 :14, 15).

Lorsque les hommes se détournent de la crainte de Dieu, la possession d'argent devient le critère pour mesurer la valeur réelle d’un être humain. En conséquence, ils considèrent le travail uniquement comme un moyen de gagner de l'argent, et pas comme une pratique honorable ou une occasion de glorifier Dieu. Certains emplois sont méprisés parce qu'ils offrent un petit salaire. D'autres professions, en revanche, sont considérées comme de grande valeur, car elles offrent une rémunération importante, et les gens aspirent à ce genre de profession, même si leurs talents ne correspondent pas à de telles aspirations. La Bible montre que c'est Dieu qui fournit les moyens de s'enrichir, et Il assigne à chacun une occupation utile selon ses capacités (Matt. 25 :15). Croire que le travail vient du Dieu qui prend soin même des petits oiseaux (Luc 12 :6, 7) libère les travailleurs humains de l'angoisse permanente de ne pas gagner suffisamment pour couvrir leurs besoins (Matt. 6 :34).

Comment devons-nous travailler ?

La façon dont nous travaillons est également importante. La conception erronée du travail aboutit à deux extrêmes : la paresse/l'oisiveté ou le surmenage. La Bible condamne ces deux tendances. L'enfant de Dieu est appelé à s'engager dans le travail avec un esprit de gratitude, servant le Seigneur avec enthousiasme (Rom. 12 :11) au lieu de se livrer à l'oisiveté. Dieu démontre la valeur du travail en plaçant parmi les Dix Commandements une loi concernant le travail (Exo. 20 :9). Nous obéissons aux commandements à cause de notre amour pour Dieu (Jean 14 :15). Lorsque Jésus les a résumés au jeune homme riche, il a mentionné que les hommes devaient aimer le Seigneur Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme et de toute leur pensée (Luc 10 :27). Lorsque « nous mettons notre cœur et notre âme dans un travail de quelque nature qu'il soit, » nous démontrons à Dieu que nous apprécions les dons qu'Il nous a faits en termes de capacités physiques et de facultés mentales.[4]

Le travail apporte la dignité en ce que le travailleur gagne sa vie. L'apôtre Paul avertit que celui qui ne veut pas travailler ne doit pas manger (2 Thess. 3 :10-12). Il a donné l'exemple et a travaillé de ses propres mains pour ne pas avoir à dépendre de ceux à qui il prêchait l'Évangile (Actes 18 :13 ; 20 :34). Jésus, notre parfait exemple, a démontré la valeur du travail en consacrant une grande partie de sa vie sur terre à exercer le métier de charpentier (Marc 6 :3). « Il ne voulait pas être médiocre, même en ce qu'il s'agissait de manipuler les outils. Il était aussi parfait dans son métier qu'il l'était dans son caractère. Par son exemple, il a enseigné que le travail est une chose honorable, qui doit être effectuée avec précision et rigueur. »[5]

L'autre extrême est le surmenage. L'harmonie de toutes les dimensions - corps, âme et esprit - doit être maintenue dans un équilibre subtil. "Ce n'est pas le travail mais trop de travail, sans périodes de repos, qui brise les gens, mettant en danger leurs forces vitales."[6] La tempérance en toutes choses, y compris dans le travail, est recommandée (Gal. 5 :23). Salomon conseille la retenue dans le travail (Prov. 23 :4). Dans les Dix Commandements, Dieu a ordonné le repos pour les humains et les animaux (Exo. 20 : 10). Il a aussi donné l'instruction aux Israélites de maintenir un équilibre entre le travail et le repos. Les Israélites avaient plusieurs célébrations au cours de l'année : ils étaient appelés à abandonner leur travail quotidien et à tourner leurs pensées vers des sujets religieux et la communion fraternelle (Lév. 23; Nom. 28; 29; Deut. 16). Ces instructions s'appliquent également à notre société contemporaine. « Ceux qui… continuent à travailler alors que leur bon sens leur dicte de se reposer ne sont jamais gagnants. Ils vivent en sursis. »[7] En mettant délibérément du temps de côté pour se recréer et se concentrer sur autre chose que le travail, les êtres humains proclament leur liberté de la tyrannie du travail.

Conclusion

Cet article se concentre sur la façon dont Dieu a institué le travail et lui accorde de la valeur, et comment, à cause du péché, ce don a été mal utilisé. Il met également en évidence les principes bibliques qui montrent que Dieu appelle Ses enfants à honorer le travail qu'Il leur assigne en faisant de leur mieux, rendant ainsi gloire à leur Créateur.

En encadré :

Le travail faisait partie de ce que Dieu a qualifié de très bon.

Jésus, notre parfait exemple, a démontré la valeur du travail en consacrant une grande partie de sa vie sur terre à exercer le métier de charpentier.



[1] Ellen G. White, Le Foyer Chrétien p. 27.

[2] Ellen G. White, Fundamentals of Christian Education (Nashville: Southern Pub. Assn., 1923), p. 314 - traduction libre.

[3]1 Ellen G. White, Patriarches et Prophètes, p. 37.

[4] Ellen G. White, dans Signs of the Times, Mar. 14, 1900 - traduction libre.

[5] Ellen G. White, From Heaven with Love (Mountain View, Calif.: Pacific Press Pub. Assn., 1984), p. 42 - traduction libre.

[6] Ellen G. White, Mind, Character, and Personality (Nashville: Southern Pub. Assn., 1977), vol. 1, p. 316 - traduction libre.

[7] Ellen G. White, Healthful Living (Battle Creek, Mich.: Medical Missionary Board, 1898), p. 47 – traduction libre.

Marie-Anne Razafiarivony

Marie-Anne Razafiarivony est professeure associée au Département d'études commerciales de l'Adventist University of Africa. Elle est actuellement directrice du programme MBA de cette institution. Ses sujets de recherche portent sur la gestion des carrières, les questions de gestion des institutions confessionnelles et l'intégration de la foi chrétienne à la vie quotidienne. En tant qu'épouse de pasteur, elle participe activement aux activités de l'église. Son but est d'édifier les croyants dans leur foi.