Qu’est-ce donc que l’offrande charitable ? Le terme « offrande charitable » désigne tout don, en sus de la dîme et des offrandes, fait au travers d’un organisme ou directement à une personne dans le besoin. Donner avec amour de vos biens, tel que de l’argent, des vêtements de bonne qualité, un véhicule, des articles de ménage, un terrain, l’hospitalité, des talents, ou quoi que vous puissiez posséder, constitue une offrande charitable. Donner du temps volontairement est aussi un don charitable de valeur. Ce faisant, le donateur ne reçoit rien de valeur en retour, si ce n’est la joie de savoir qu’il/elle a apporté une différence pour le mieux dans la vie du bénéficiaire. L’offrande charitable est plus efficace lorsque nous habilitons les bénéficiaires à devenir eux-mêmes, avec le temps, des donateurs.

Pour qu’un don charitable soit vraiment « charitable », le donateur doit donner volontairement avec un cœur charitable (aimant) (1 Corinthiens 13.3).

Que dit la Bible au sujet du don charitable ? Explorons quelques-unes des nombreuses références de la Bible concernant l’offrande charitable.

1. Tout d’abord, qu’est-ce que la charité ? (1 Corinthiens 13 ; Actes 9.36).

  • Selon les traductions de la Bible, « charité » et « amour » sont employés de manière interchangeable. Dans 1 Corinthiens 13, ces deux mots sont la traduction du mot grec agapē.
  • Dorcas faisait beaucoup de bonnes œuvres charitables. Le mot grec employé ici (eleāmosunon) signifie « offrande charitable, sympathie, compassion » (Kurt Aland, et al., éditeurs, Analytical Greek New Testament (Nouveau Testament grec analytique), Stuttgart, Allemagne : United Bible Societies, 1994.¹
  • La charité ne concerne pas que l’argent, mais peut aussi concerner le fait de donner tout ce qu’il est possible de posséder (Actes 3.6)..
  • Nous faisons parfois des dons à une « association caritative » pour soutenir une cause valable, telle que secourir les pauvres et les personnes dans le besoin. Cependant, la charité est bien plus que cela, bien qu’elle comprenne les dons à une « association caritative ».

2. Quels sont quelques échantillons de références bibliques à l’offrande charitable ? (Deutéronome 24.19–22 ; Proverbes 19.17 ; Luc 10.25–37 ; Romains 12.7, 8 ; Jacques 2.14–17 ; 1 Jean 3.17, 18).

  • Dieu est l’exemple suprême du don charitable lorsque, par amour, Il a donné Son Fils comme don pour le salut des humains (Jean 3.16). Il est naturel pour ceux qui Le suivent de suivre Son exemple par le moyen de dons charitables. Nous donnons à Dieu en guise de réponse à Son amour pour nous (1 Jean 4.19).


3. Quelle est la relation entre donner les dîmes et offrandes et l’offrande charitable ? (Malachie 3.10).

  • Aux temps anciens, le temple juif avait des entrepôts spéciaux destinés à recevoir les dîmes de la moisson. Si le peuple de Dieu n’était pas fidèle, les prêtres ne pouvaient plus servir ni continuer à s’acquitter de leurs devoirs (Amplified Bible, note sur Malachie 3.10). À notre époque, la dîme de nos revenus doit être apportée dans la Maison du trésor (l’Église) pour soutenir financièrement ceux qui travaillent dans le ministère à plein temps, afin qu’ils puissent servir et continuer à accomplir leurs tâches. Les offrandes ont pour but de soutenir le fonctionnement et la mission de l’Église. Après la dîme et les offrandes, l’offrande charitable concerne les personnes qui ont besoin d’aide. Cependant, il n’est pas dans le plan de Dieu que les membres d’église négligent la dîme et les offrandes et ne donnent que des offrandes charitables.

4. Quelles attitudes et quelles motivations font partie de l’offrande véritablement charitable ? (Matthieu 6.2–4 ; 19.21 ; Luc 12.32–34 ; Romains 12.7, 8 ; 1 Corinthiens 13.3 ; 2 Corinthiens 9.7 ; Philippiens 2.3, 4).

  • Donner avec humilité plutôt que pour se faire remarquer, ou pour se sentir bien.
  • Donner dans un esprit de sacrifice lorsque c’est nécessaire.
  • Donner généreusement.
  • Donner de bon cœur : « Il serait préférable de ne rien donner du tout que de le faire à contrecœur ; car lorsque nous apportons nos dons sans le faire volontairement, nous nous moquons de Dieu » 3 . Cette citation se trouve dans le contexte des offrandes volontaires pour l’église ; mais elle peut s’appliquer à n’importe quel don fait pour le Royaume de Dieu.
  • Donner humblement et avec désintéressement, en considérant les bénéficiaires comme plus importants que soi-même.

5. Que dit la Bible sur l’éducation appropriée d’éduquer les enfants dans la voie qu’ils doivent suivre—ce qui, bien sûr, inclut le fait de donner de manière désintéressée aux autres ? (Proverbes 22.6).

  • « Apprenez la leçon du renoncement à soi-même, et enseignez-la à vos enfants. Tout ce qui peut être sauvé par l’abnégation est maintenant nécessaire pour l’œuvre à accomplir. Il faut soulager ceux qui souffrent, vêtir ceux qui sont nus, nourrir les affamés » (Child Guidance, p. 131 ; traduction libre).⁴
  • « On doit apprendre aux enfants à renoncer à eux-mêmes. […] Dans chaque maison, il doit y avoir une boîte de renoncement, et […] on doit apprendre aux enfants à mettre dans cette boite leurs petites pièces de monnaie qu’ils auraient dépensées autrement pour des friandises ou autres choses inutiles. […] Vous verrez que, lorsque les enfants mettront leurs petites pièces dans ces boites, ils recevront une grande bénédiction » (Ibid., p. 132 ; traduction libre).⁵
  • Une autre idée est de donner à chaque enfants trois enveloppes portant les mots suivants : ÉCONOMISER, DONNER, DÉPENSER. Lorsqu’ils recevront de l’argent, ils pourront le répartir entre ces trois enveloppes. Le contenu de l’enveloppe « DONNER » pourra être divisé entre la dîme, les offrandes, et les offrandes charitables. Les enfants devront continuer à remplir ces enveloppes au fur et à mesure qu’ils donneront.
  • Un outil qui peut aider utilement les enfants dans leurs dons charitables est de choisir et de financer un besoin mentionné dans le ADRA Gift Catalog (Catalogue de cadeaux d’ADRA) pour les enfants, qui parait chaque année pendant les vacances de Noël.

6. Quel conseil Jésus a-t-Il donné au sujet de l’offrande charitable à sens unique ? Comment peut-on préserver la dignité des personnes dans le besoin ? (Actes 20.35).

  • Lorsque nous donnons à des personnes dans le besoin, nous devons nous souvenir de leur faire aussi le don de la dignité. Lorsque nous les rendons capables de pourvoir à leurs propres besoins et à ceux des autres, leur dignité se trouve restaurée, et elles font personnellement l’expérience de la bénédiction du don. « Lorsque les bénéficiaires restent des bénéficiaires et que les donateurs se contentent de rester des donateurs, le bien est devenu l’ennemi du mieux. La meilleure façon de donner est peut-être celle qui permet aux pauvres de connaître la bénédiction d’être des donateurs » (Robert J. Lupton, Compassion, Justice and the Christian Life: Rethinking Ministry to the Poor (Compassion, justice et vie chrétienne : repenser le ministère en faveur des pauvres) (traduction libre), Ventura, Californie, USA: Regal Books, 2007, p. 55.⁶
  • John Perkins, un dirigeant chrétien dans le développement de la communauté, dit que les actes de charité peuvent être dangereux s’ils ne sont pas faits sagement. Pourquoi ? « Parce que les donateurs peuvent se sentir bien, après des actions qui, en réalité, accomplissent très peu de choses, ou créent même la dépendance. Le résultat est que leur sentiment de satisfaction enlève toute motivation à chercher des stratégies de développement plus créatives et à long terme. Surmonter une attitude de « charité » est une tâche difficile, parce que ceci requiert des donateurs qu’ils exigent d’eux-mêmes plus que de la bonne volonté »7 (Au-delà de la charité : l’appel au développement de la communauté chrétienne), Grand Rapids, Michigan, USA: Baker Books, 1993, p. 23). Perkins explique en outre qu’en témoignant de la charité à quelqu’un, « d’une certaine manière nous devons déconnecter ce que nous donnons et la façon dont nous donnons de notre besoin de nous sentir bien par rapport à nous-mêmes » (Perkins, p. 28).⁸

7. Quel conseil l’apôtre Paul donna-t-il à l’Église chrétienne concernant la sagesse et le discernement dans les offrandes charitables ? (1 Timothée 5.3–16).

  • Dieu ne nous demande pas de répondre aveuglément à tous les besoins qui se présentent à nous. La plupart d’entre nous ne regorgent pas d’argent ni de ressources ; aussi devons-nous établir des priorités et choisir avec discernement les bénéficiaires qui feront un bon usage de nos dons.
  • Par exemple, en donnant des conseils détaillés à Timothée sur le soutien charitable des veuves par l’église, Paul explique que ce ne sont pas toutes les veuves qui doivent recevoir des dons charitables de leur église. Certaines veuves reçoivent encore un soutien actif de la part de leurs enfants et autres membres de leur famille, ce qui constitue une responsabilité et une priorité d’une famille chrétienne (1 Timothée 3.4). Les veuves éligibles à un soutien charitable de leur famille d’église sont des veuves affligées, sans aucun moyen de subsistance provenant de leur famille (versets 3, 5).


8. Comment pouvez-vous vous assurer que vous avez des ressources financières à partager ? (1 Corinthiens 16.1–3).

  • Les membres de l’Église primitive faisaient des dons charitables pour secourir les pauvres. Paul avait ordonné que ces dons soient mis de côté régulièrement, selon les revenus de chaque membre d’église, et épargnés, pour être ensuite remis aux bénéficiaires nécessiteux à Jérusalem. À notre époque, nos offrandes charitables doivent être délibérées. Pour les dons en argent, cet argent doit être mis de côté. Peut-être pourrez-vous inclure dans votre budget un fonds intitulé « être-en-bénédiction/besoins spéciaux », que vous mettrez régulièrement de côté et allouerez lorsque vous établirez votre budget mensuel. Alors, lorsqu’un besoin se présentera, vous aurez sous la main quelque chose à donner. Bien sûr, il existe aussi d’autres manières de donner, comme ceci a été mentionné plus haut. Cependant, on a toujours besoin d’argent.
  • La « boite de renoncement » recommandée par Ellen White, mentionnée à la question 4, est un autre exemple d’argent « mis de côté » dans le but d’être donné.
  • Ellen White White croyait qu’on ne doit pas dépenser tout son revenu. On doit garder une réserve au cas où un besoin se présenterait. Elle avait une chaussette dans son buffet de cuisine dans laquelle elle plaçait secrètement l’argent qu’elle prélevait sur ses revenus (White, A.L., Ellen G. White, vol. 1: The Early Years (Les premières années): 1827–1862 (Hagerstown, Maryland, USA: Review and Herald Publishing Association, 1985, p. 272).⁹
  • Dieu peut vous pousser à créer un organisme/une fondation charitable à but non lucratif.


9. Comment pouvez-vous planifier vos offrandes charitables pour plusieurs années à venir ? (Luc 12.16–31).

  • Une offrandes charitables sont une pratique bénie pour le présent ; mais vous devez aussi élaborer des plans pour celles de l’avenir. Oui, l’homme riche a fait preuve de sagesse en planifiant pour l’avenir et en stockant ses récoltes abondantes dans des entrepôts plus vastes ; mais, malheureusement, il était en même temps stupide, car son plan ne concernait que lui-même. Il n’avait aucun plan pour partager avec d’autres personnes dans le besoin. Il ne pensait qu’aux abondantes et bonnes choses entreposées, qui subviendraient à ses besoins pendant plusieurs années, et qu’ensuite sa vie serait « Repose-toi, mange, bois et réjouis-toi [idée de célébrer continuellement] » (Luc 12.19). Dieu l’a qualifié d’« insensé » (verset 20). Il n’était pas « riche pour Dieu » (verset 21).
  • Une « façon d’être « riche pour Dieu » est de prévoir des offrandes charitables dans vos dernières volontés et dans votre testament. Bien sûr, la pratique de donner aux pauvres pendant votre vie accumule aussi le « trésor dans le ciel », que Jésus a offert au jeune homme riche (Luc 18.18–25).10

10. Quels bienfaits sont accordés au donateur d’offrandes charitables (Proverbes 11.24, 25 ; 28.27 ; Ésaïe 58.6–11 ; Luc 6.38).

  • Notre propre bien-être est intimement lié à celui de nos semblables 11
  • « Faire le bien est un bienfait à la fois pour le donateur et le bénéficiaire » 12
  • « Le plaisir de faire du bien aux autres vivifie les sentiments, qui envoient des signaux à nos nerfs ; il accélère la circulation du sang et promeut la santé mentale et physique » .13
  • Les recherches ont montré qu’il existe un lien évident de cause à effet entre le fait d’aider les autres et une bonne santé. Une étude réalisée sur 3 296 volontaires, accomplissant des actes de bonté, a démontré un lien évident de cause à effet entre le fait d’aider les autres et une bonne santé. 14

11. Quel sera le test final à la fin des temps concernant les offrandes charitables ? (Matthieu 25.34–46).

  • « La piété pratique est la seule sorte de religion reconnue par le tribunal de Dieu » 15
  • L’offrande charitable sous toutes ses formes est un sérieux problème eschatologique : « ‘Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres’ (Matthieu 25.31, 32). C’est ainsi que le Christ décrivit à ses disciples la scène du grand jour du jugement, alors qu’il se tenait sur le Mont des Oliviers. Il montra que sa décision dépendrait d’un seul facteur. Quand les nations seront rassemblées devant lui, il n’y aura que deux classes, dont la destinée respective sera déterminée par ce qui aura été fait ou négligé par rapport à lui dans la personne des pauvres et des affligés » ¹⁶ ≤


¹ Kurt Aland et al., eds., Analytical Greek New Testament (Stuttgart, Germany: United Bible Societies, 1994)

² Amplified Bible, copyright © 1954, 1958, 1962, 1964, 1965, 1987, 2015 by The Lockman Foundation. All rights reserved. Used by permission.

³ Ellen G. White, G. White, Counsels on Stewardship (Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1940), p. 199.

⁴ Ellen G. White, Child Guidance (Nashville: Southern Pub. Assn., 1954), p. 131.

⁵ Ibid., p. 132.

⁶ Robert J. Lupton, Compassion, Justice and the Christian Life: Rethinking Ministry to the Poor (Ventura, Calif.: Regal Books, 2007), p. 55.

⁷ John M. Perkins, Beyond Charity: The Call to Christian Community Development (Grand Rapids: Baker Books, 1993), p. 23.

⁸ Ibid., p. 28.

⁹ A. L. White, Ellen G. White: The Early Years, 1827-1862 (Hagerstown, Md.: Review and Herald Publishing Association, 1985), vol. 1, p. 272.

¹⁰ Francis D. Nichol, ed., The Seventh-day Adventist Bible Commentary (Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1977), vol. 4, p. 306.

¹¹ Ellen G. White, Testimonies for the Church (Mountain View, Calif.: Pacific Press Pub. Assn., 1948), vol. 2, p. 534.

¹² Ellen G. White, Welfare Ministry, (Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1952), p. 303.

¹³ Ver Allan Luks with Peggy Payne, The Healing Power of Doing Good (Lincoln, Nebr.: iUniverse.com, Inc., 2001).

¹⁴ The Seventh-day Adventist Bible Commentary, vol. 4, p. 306.

¹⁵ Ellen G. White, The Desire of Ages (Mountain View, Calif.: Pacific Press Pub. Assn., 1898, 1940), p. 637.

May-Ellen Colón

May-Ellen Colón, Docteur en Philosophie, directrice à la retraite des Services communautaires adventistes internationaux, Conférence générale.