Les parents sont les premiers exemples de comportement pour leurs enfants, pour le bien comme pour le mal. Les enfants imitent leurs parents. Si les parents ont un comportement et une attitude envers la vie corrects, fonctionnels, et surtout soumis à Dieu, très bien. Mais nous avons tous des comportements dont nous aurions préféré que nos enfants ne les imitent pas. Par exemple, d’après les recherches de Barna, seulement 14%des adultes américains s’adonnaient à la lecture quotidienne de la Bible et à la méditation en 2018.[1] La planification et les connaissances financières sont aussi irrégulières ; avant la COVID, quatre familles américaines sur dix manquaient des ressources nécessaires pour affronter une urgence financière.[2] 80% des familles américaines sont endettées. On peut dire la même chose de l’épargne, des plans de retraite, etc.

Que pouvons-nous donc enseigner à nos enfants au sujet de l’argent et de la gestion, alors que, nous,adultes, luttons avec nos finances ? Nous pourrions tout simplement leur dire de rendre à Dieu Sa dîme surchaque dollar, comme le dirait ma mère. Mais est-ce si simple ? C’est un bon départ, c’est certain ; mais est-ce réellement tout ce que signifie la gestion, et le mettons-nous nous-mêmes en pratique ?

DES ACTES QUI CORRESPONDENT AUX PAROLES

La gestion ne consiste pas seulement à rendre la dîme et à apporter nos offrandes. Elle inclut aussi la gestion de nos ressources financières de manière à avoir de l’argent à consacrer à Dieu, tout en pouvant encoresubvenir à nos propres besoins et en partageant avec autrui avec altruisme. Qu’est-ce qui est nécessaire pour atteindre cet état, et comment pouvons-nous enseigner de tels comportements à nos enfants et leur en donner l’exemple, en contraste avec une culture qui met l’accent sur la gratification immédiate ?

Tout d’abord, nous devons faire le point sur nos propres comportements. Par exemple, achetons-nous des choses dont nous n’avons pas besoin, que nous n’utiliserons peut-être pas même une fois après les avoirachetées ? Nos achats alimenteront-ils quelque future collecte de déchets ? La maîtrise de soi et la prévoyance sont de dures leçons pour tous à n’importe quel âge. Elles sont encore plus dures lorsque les principales figures d’autorité dans la vie d’un enfant ne vivent pas elles-mêmes de bonnes pratiques financières. Commencez donc par cela.

Puis, maintenant que nous avons fait le point sur nous-mêmes, nous devons enseigner à nos enfants la véritable valeur de l’argent. Bien que l’argent ne doive pas avoir la priorité sur Dieu, il reste important. Notre relation avec lui révèle beaucoup de choses sur notre caractère et, surtout, sur notre relation avec Dieu. Tout ce que nous possédons appartient en réalité à Dieu. Gérer la propriété de Dieu (c’est la gestion dans son sens fondamental) est une chose sérieuse. Nous voulons traiter notre argent avec sérieux et enseigner à nos enfants à le traiter avec sérieux.

Comment pouvons-nous faire ? Nous devons d’abord enseigner l’attitude correcte envers l’argent, à la fois par la parole et par l’exemple. Nous pouvons commencer par des dépenses raisonnables. Il est important que nos enfants et nous sachions où va notre argent.

ACQUÉRIR LES CONNAISSANCES FINANCIÈRES À TRAVERS LES SITUATIONS DE LA VIE RÉELLE

Vous pouvez enseigner à vos enfants les manières appropriées de disposer de leur argent à travers des expériences de la vie réelle, telles que les suivantes :

  • Faites voir à vos enfants comment vous traitez les transactions financières en les emmenant avec vous à la banque.
  • Emmenez vos enfants faire des courses avec vous. Laissez-les voir comment et pourquoi vous faites vos achats. Laissez-les dépenser une partie de l’argent, et permettez-leur de choisir eux-mêmesquelques articles. Récemment, la mère d’une fillette de six ans a partagé son expérience avec moi. Elle inculque à sa fille la valeur de l’argent et des choix réfléchis en lui permettant de choisir un seul article.L’enfant ne peut choisir qu’un article, peu importe le nombre de magasins qu’elles visitent ce jour-là.Une fois, elles visitèrent trois magasins, et la fillette choisit un article dans le deuxième magasin, ignorant qu’il y aurait une troisième option. Une fois dans la voiture, la mère se rendit compte que sa filletten’était pas contente. Lorsqu’elle lui demanda pourquoi, sa fille répondit : « La prochaine fois, j’aimeraissavoir d’avance le nombre d’options de magasins où je peux choisir ! » Pensée critique en action !
  • Donnez-leur trois tirelires ou bocaux : un(e) pour économiser, un(e) pour partager, et un(e) pour dépenser. Chaque fois que les enfants reçoivent de l’argent, vous avez l’occasion de leur enseigner ce que sont la dîme, les offrandes, et comment répartir leur argent.
  • Aidez-les à gagner leur propre argent. Ils peuvent recueillir et vendre des produits recyclables, aider àdes vide-greniers familiaux, faire du jardinage, surveiller les études d’enfants plus jeunes, s’occuper d’animaux, etc. De cette manière, ils peuvent apprendre comment donner, dépenser et économiser d’une manière très immédiate.
  • Profitez des occasions d’encadrement dans l’église pour faire prendre conscience à vos enfants des besoins dans l’église et dans la communauté. Ceci les aide aussi à se préparer à des rôles de dirigeants.

ENSEIGNER LES PRINCIPES FINANCIERS

Quand un enfant a l’âge de recevoir son propre argent, enseignez-lui ce qu’est un budget. Assurez-vous qu’il a un plan pour son utilisation et qu’il le respecte. Une bonne pratique, en plus du budget, peut consister àdonner un nom à chaque pièce de monnaie. N’ayez pas peur de partager avec eux à la fois les bonnes et lesmauvaises expériences que vous avez faites avec l’argent.

Les enfants étant des enfants, ils ne saisissent peut-être pas la valeur d’une gratification retardée, ni ducontrôle de leurs impulsions. Nous avons peut-être tous entendu parler de cette expérience dans laquelle les chercheurs laissent un enfant dans une pièce avec un bonbon sur la table et disent à l’enfant qu’il en aura un autre s’il se retient de manger le premier. Peu de jeunes enfants réussissent ce test, et il est probable que ce sera le cas pour les vôtres aussi. Mais ils peuvent réfléchir aux conséquences de leurs décisions, même à un jeune âge. Expliquez-leur comment de mauvaises décisions financières causent des problèmes de toutes sortes : de santé, émotionnels, et même spirituels. Faites-leur aussi savoir que vous voulez qu’ils grandissent et vivent une vie prospère, aussi libres que possible du stress et de l’anxiété.

Au fur et à mesure que les enfants murissent, nous pouvons leur enseigner des concepts de plus en plus complexes : par exemple, les dettes et leur usage convenable. Nous enseignons avec raison qu’il faut éviter les dettes autant que possible ; mais, à certains moments, elles peuvent être nécessaires pour emprunter de l’argent ou utiliser une carte de crédit. Par exemple, on vendrait peu de maisons si les acheteurs ne pouvaient pas avoir recours aux hypothèques. Nous devons leur enseigner qu’il y a des manières responsables, et même pieuses, d’utiliser les crédits ou les dettes sans crainte ni sentiment de culpabilité. Mettez l’accent sur le fait qu’une dette responsable implique un plan précis pour sortir de cette dette le plus tôt possible. Ceci signifie en pratique qu’une carte de crédit n’est pas de l’argent gratuit. On doit rembourser chaque mois. Enseignez la leçon contenue dans Proverbes 22.7 : ne devenez pas esclaves des dettes ! Finalement, et c’est l’idéal, Dieu veut que nous soyons libres de toute dette pour que nous puissions aider les autres et donner à Sa mission.

ÉLEVER DES ENFANTS GÉNÉREUX

Même si nous savons peut-être que notre argent appartient à Dieu, nous l’oublions parfois. Pour empêcher ceci, familiarisez vos enfants tôt dans leur vie aux joies que procure la générosité envers Dieu et envers les autres.

  • Apprenez aux enfants que, lorsque nous apportons nos offrandes et faisons des dons, nous aidons à étendre le Royaume de Dieu, et avons aussi des interactions gratifiantes avec d’autres personnes de notre communauté. Ces interactions facilitent la diffusion de l’Évangile. Par exemple, une fillette de notre église s’est mise récemment à peindre des vitraux pour rassembler des fonds en faveur des enfants placés dans des familles d’accueil de la localité. Au moment où j’écris ces lignes, elle n’est pas loin d’avoir rassemblé $1000 !
  • Créez des opportunités pour que les enfants apprennent à être de bons gestionnaires. Durant la période de Noël, notre église a adopté une école primaire publique locale. Nous avons apporté des cadeaux aux élèves et à leurs frères et sœurs. En retour, ils nous ont envoyé une grande enveloppe pleine de messages de remerciements, et même un tableau de notre église peint par un des enfants. Deux de leurs lettres ont attiré mon attention : leurs deux auteurs disaient que, lorsqu’ils seraient grands, eux aussi feraient des cadeaux aux autres comme nous l’avions fait. Les exemples peuvent être puissants !

CONCLUSION

Nous ne naissons pas avec la compréhension des concepts financiers de base, et la générosité et la gestion n’apparaissent certainement pas en nous de manière naturelle. Même les adultes doivent lutter. On peut supposer que leurs parents ont dû lutter, eux aussi, et qu’ils ont transmis à leurs enfants des comportements dysfonctionnels concernant l’argent. Il y a des années, alors que je travaillais dans une banque, un homme est entré et m’a demandé si je pouvais l’aider à équilibrer son chéquier. Il me l’a remis et m’a montré avec incrédulité qu’il avait encore plusieurs chèques qui restaient, mais que, malgré tout, son compte était à découvert. J’ai d’abord pensé que c’était une plaisanterie ; mais je me suis bien vite rendu compte qu’il était sérieux. Je n’ai jamais oublié cette leçon sur l’importance suprême de la gestion fondamentale de l’argent.

Par-dessus tout, c’est notre responsabilité d’apprendre à nos enfants à aimer Jésus avec leurs finances.Enseignez-leur à partager joyeusement non seulement leur argent, mais aussi Son amour, à travers leurs paroles et leurs actions. Après tout, « Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9.6, 7).



1 “State of the Bible, 2018” (L’état de la Bible en 2018), consulté le 15 mars 2021 –  https://www.barna.com/research/state-of-the-bible-2018-seven-top-findings/.
2 Angelita Williams, “New Research: Four in 10 American Households Had Difficulty Withstanding a Financial Crisis Before COVID-19” (Nouvelle recherche : quatre familles américaines sur dix avaient des difficultés pour faire face à une crise financière avant la COVID-19), consulté le 15 mars 2021 – https://www.finra.org/media-center/newsreleases/2021/new-research-four-10-american-households-had-difficulty-withstanding.

Hazel Marroquin

Hazel Marroquin est pasteur pour les Ministères des enfants et de la famille à l’église de Sligo, Maryland, États-Unis. Elle détient un diplôme en Administration des Affaires et en Comptabilité, un diplôme de théologie de South-Western Adventist University, et prépareune maîtrise en Ministère pastoral au Séminaire adventiste Andrews.