Alors que j’arrivais d’un voyage plus tôt que prévu, on m’accorda le rare privilège de passer un Sabbat avec ma femme à notre église locale dans le Maryland. Après le service, on nous demanda de nous occuper de Claudia et Elda, deux visiteuses adventistes d’une église hispanique.
« Êtes-vous le pasteur de l’église ? » demanda Elda. Quand elle découvrit que j’étais un pasteur, mais non de cette église spécifique, elle demanda avec assurance : « Que faites-vous donc ici, alors ? Pourquoi n’êtes-vous pas dans votre propre église, vous occupant de vos propres brebis ? Un pasteur qui n’a aucune brebis sur laquelle veiller, aucune âme à convertir, perd son ministère ! » dit-elle, en souriant pour alléger le poids de ses mots. Quand j’expliquai que je travaille dans les bureaux administratifs de l’église mondiale et que je voyage beaucoup, leurs yeux ne pouvaient cacher leur frustration devant cette sorte de ministère de seconde classe.
« C’est le ministère de la gestion chrétienne de la vie, » ajoutai-je, en espérant éviter la question habituelle suivante : « En quoi consiste cette gestion chrétienne de la vie ? » Mais, chose étonnante, à la place, Claudia me testa avec une autre question : « Quels sont donc les cinq principes de la gestion chrétienne de la vie ? »
Clairement, ces « cinq principes », quels qu’ils soient, étaient une partie importante de leurs vies, et ces femmes étaient sûres d’elles. Je sentais qu’elles essayaient d’employer ces principes pour identifier et dénoncer tout imposteur se faisant passer pour directeur de GCV qu’elles croiseraient.
Me rendant compte que mon ministère était examiné, je devins très prudent, choisissant soigneusement chaque mot alors que je répondais. Instantanément, mon esprit revint en arrière, alors que j’essayais de comprendre quel processus éducationnel avait établi une conviction si profonde chez elles. Qu’est-ce qui les avait amenées du point zéro de connaissance en gestion à cette croyance immuable ? Plus tard, je découvris qu’elles avaient reçu leur éducation des années auparavant, dans leur pays d’origine (dans la Division Interaméricaine), durant un séminaire tenu pendant plusieurs semaines dans leur église locale. Ce séminaire se basait sur une version plus courte du livre Conseils à l’Économe d’Ellen G. White, accompagnée d’un guide d’étude.
Peu importe qui était le directeur de la GCV, visionnaire et craignant Dieu, de cette fédération, union, ou division locale. Il avait conçu et promu ce plan avec tant de succès, qu’il avait atteint plusieurs églises du champ, et même le pasteur de ces femmes. Ce directeur n’avait jamais imaginé à quel point ce plan fonctionnerait, en aidant les deux sœurs à devenir des éducatrices et des leaders dans leurs églises, capables de s’en tenir à leur croyance !
Ce qui est devenu clair pour moi après cette expérience est qu’il y aura toujours une récolte spirituelle assurée pour ceux qui plantent des graines pour Dieu, même si nous ne connaitrons certains de ces résultats qu’au ciel. De plus, les plans d’éducation les plus efficaces demeurent ceux conçus pour atteindre chaque membre d’église. Finalement, je réfléchissais à la grande importance des écrits inspirés — la Bible et l’Esprit de Prophétie — dans le processus de l’enseignement de la gestion.
Nous pourrons nous épanouir dans ce ministère, selon la mesure de Dieu, seulement quand Ses messages révélés, surtout ceux contenus dans son livre Conseils à l’Économe, seront étudiés, crus, enseignés, et soigneusement suivis.
D’autre part, si je rejette les messages révélés, si je les considère comme périmés, sans importance, ou non normatifs, alors que je prétends être un enseignant de gestion, on peut me considérer à juste titre comme un imposteur. « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez » (2 Chron. 20 : 20).8